Anne Roche - 2009
L'homme gravite autour de sa peur, l'approche et s'en éloigne avec autant d'attirance que de répulsion, comme animé par ses contraires.
Le désir de vie s'associe au désir de mort pour la survie, l'homme-animal est un douloureux paradoxe.
L’installation que je propose, tend à traduire l’émotion qui me submerge au terme de cette formation. Dans ce miroir, je vois les objets s’affronter, se confronter. Ils envahissent mon intimité, me nourrissent, me rassasient, m’écœurent, m’angoissent et m’émerveillent tout en même temps. Ils incarnent si bien notre fragilité, notre solidité. Je perçois une analogie entre le contenant céramique et le corps qui contient et retient notre vitalité.
Cette intallation me permet d’amorcer le procéssus de digestion. Elle évoque la violence de mon combat, du corps à corps puissant et sensuel où s’exprime la démesure du ravissement, des questionnements et des appréhensions. Ce travail d’installation in-situ est au demeurant éphémère. Il me permet d’aborder la question de la vanité.
le "comment"
J’ai souhaité exposer dans la chapelle, car dans cette nef je me sens comme dans l’architecture d’un corps.
Je “joue” à la guerre des objets pour retrouver une place à ma mesure qui me permette d’avancer.
La guerre se mène depuis le QG. Des éclaireurs sont envoyés discerner la réalité. Sur le champ de bataille, sous le regard passif des planqués, l’assaut est donné par deux armées qui s’affrontent. Sur le champ s’épenchent les fluides, demeurent les solides, s’ensevelissent des morts. Des bléssés se dispersent. La réserve se dresse sur le qui vive.
