Depuis des mois, au gré de mes voyages et promenades urbaines, la ville en travaux n’a cessé d’accrocher mon regard. Des photographies sont nées, pour ne pas oublier. Le thème du chantier s’est imposé de lui-même.
Chantier urbain et chantier de l’œuvre en cours d’élaboration.
Entre démolition et construction, passé et futur. Un entre-deux qui me correspond bien aujourd’hui.
La céramique est déjà ordinairement présente dans le monde de la construction.
Briques, cloisons, gouttières, tuiles, dalles en terre cuite, conduits, tubes, sanitaires, revêtements de façades, carrelage…
Elle reste un matériau fragile, susceptible d’être cassé au moindre choc.
Créer l’ensemble de l’œuvre en céramique, c’est faire le choix de la fragilité, de la précarité, de l’impermanence, de la poésie aussi.
C’est exiger pour les éléments de ce chantier fictif une attention particulière.
C’est créer un décalage, et susciter l’interrogation.
Une fois fabriqués, que ferai-je en effet de tous ces objets ?
Non un projet précis et unique, mais de multiples possibles.
Ces objets serviront au futur travail de construction et de composition dans l’espace, un travail encore ouvert et indéterminé, porteur de tous les rêves.
Le chantier d’une œuvre en perpétuel devenir
Transformable, modulable à l’infini, le chantier de l’œuvre se caractérise par son inachèvement, son imperfection, son indétermination.
Comment, dans le travail qui sera exposé, faire sentir ce travail en cours et jamais figé ?
Composer des pièces uniques ou une installation ?
Un jeu : la méthode de construction empirique et ludique de l’enfant
Proche du bricoleur, l’enfant joue et s’invente des mondes avec ses trésors accumulés.
Constituée de fragments, tous indépendants les uns des autres, l’œuvre proposée, par ses couleurs chatoyantes, rappelle le jeu de construction.
Cette dimension ludique sera essentielle dans le travail proposé.