Institut Européen des Arts Céramiques

Association pour l’enseignement, la formation et la diffusion des arts céramiques en France et à l’étranger

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Odile Pradier

Liens

Mon travail parle du lien que l'on tisse jour après jour, parle du manque, des fragilités, failles qu'il faut colmater, réparer. Il parle de soins, répétés lentement.
 
Je commence avec un tricot, métaphore du lien. Tricoter du vide, des pleins, du manque, des fragilités, tricoter la vie. Ce tricot est ensuite trempé plusieurs fois dans la barbotine de porcelaine. Renforcé, couche après couche, comme des mots pour rassurer.

Je rajoute ensuite des parties modelées en porcelaine papier.
 

Après une première cuisson à 1280°, avec couverte satinée parfois, vient le travail autour de la réparation. Chaque fissure, fragilité, fracture est réparée avec de l'engobe coloré, une première fois en bleu, puis à chaque nouvelle fissure en jaune, puis en vert.

Chaque étape est marquée par une cuisson à 980°. Ces réparations deviennent visibles. Les pièces cassent, je les répare à nouveau de différentes façons, soit en modelant, soit avec du fil à coudre, du fil de cuivre, du coton.

Parfois du fil doré à la manière du Kintsugi (en japonais : jointure en or) qui est un type de réparation dont la philosophie prend en compte le passé de l'objet, son histoire et donc les accidents éventuels qu'il a pu connaître : la fracture devient renouveau.

Chercher tous les moyens pour reconstruire, s'adapter toujours... C'est un travail sur la lenteur, la réparation, la fragilité.
 

Installation

Des tiroirs pour parler de l'intime. Lieu de rangement qui ressemble à son propriétaire.
J'ai toujours été très touchée, quand dans le cadre de mon métier d'infirmière, j'avais à ouvrir un tiroir de table de nuit, pour un patient. C'est comme une photo de lui, touchante et émouvante, comme un livre ouvert, une histoire qui parle de lui .
Ce tiroir, dans mon travail, renforce l'idée de l'intime, comme si j'allais un peu plus profond dans la découverte de l'autre.

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Indiennes

Lors d'une visite au Musée d'Impression sur Etoffes de Mulhouse, j'ai été très touchée par la délicatesse des Indiennes, cotonnades indiennes imprimées, qui au XVIIe siècle font l'émerveillement des populations européennes. Filage et tissage du coton, peinture et impression sur étoffes sont alors méconnus en Europe mais parfaitement maitrisés par les artisans indiens.
 
Je réalise des gobelets en colombins, chacun est différent, pour rejoindre une main ou l'autre... Ils sont en porcelaine papier, porcelaine PT 298B et 3% de papier pour une meilleure cohésion entre les colombins.

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Après cuisson à 980°,pose du décor à partir de modèles découpés dans du papier journal. J'y applique des engobes colorés, puis travail de sgrafitte, couverte satinée et cuisson haute température 1280°.
 
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