Institut Européen des Arts Céramiques

Association pour l’enseignement, la formation et la diffusion des arts céramiques en France et à l’étranger

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Marit Kathriner


"Une pièce à partir d’un bloc de terre, pas de forme.
Mes outils : des rouleaux en bois.
Des supports : je trouve dans mon environnement, boules en terre cuite, dalles, pierres.
La surface et la forme vont s’imprégner dans le haut de ma pièce.
Je travaille spontanément. J’enfonce les rouleaux dans la terre et je remonte en poussant.
Un acte physique qui donne une puissance à la forme, geste direct.
En les retournant, les pièces tiennent sur leurs pattes."
"Après une première cuisson la terre a soif. Je me suis longtemps interrogée sur la surface. Petit à petit j’ai trouvé des équilibres en pensant l’émail comme une matière qui coule, arrondit, attire la lumière, donne contraste, humide à côté d’une zone sèche. Les couleurs et matières font parties du volume. Il n’y a pas de peau qui couvre. La terre a besoin de respirer.

La cuisson, c’est le jeu qui est violence. Risque, doute, le moment où je n’interviens plus. On ne voit pas ce qui se passe. Il reste le jeu avec les atmosphères et la passion.
Cuire dans un four à gaz, contact direct de la matière avec la flamme.
Une pièce sort du four accompagnée par les sons de l’émail.

Fissures et fentes sont apparues. Ce sont des lignes qui font corps avec la pièce.

Je pose mon travail dans la nature parce que là il respire et trouve sa place. De là vient ma force et mon imaginaire."

Utilitaires

Bols
"Après des années de tournage de grès, une première approche de la porcelaine, d’abord sans chamotte, mais je suis vite tombée amoureuse d’une matière surprenante… Celle avec des tailles de grains différents.
Un bol est tourné en une seule fois, pas d’outil, une déformation est inévitable.
Chaque bol a sa propre définition."

Théières
"Un corps largement arrondi avec une anse qui fait bec en même temps, une courbe, un vide et la même courbe à l’envers. Une unité entre corps et trait."

Plats
"J’ai tourné quelques grands plats, jusqu’à la fin de la porcelaine. J’aime les grandes quantités de terre sur le tour. De mettre le corps en position avec le mouvement, sans forcer. Ouvrir la trace au plus large possible et finir en lenteur.
Avec un peu de temps passé, je regarde mon travail. Je suis heureuse de voir mes pièces qui s’intègrent en plein air. Je ressens une jouissance, une force et pas de fragilité, quelque chose de primitif."
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