"Ma petite expérience dans le tournage, bien améliorée cet été pendant un stage pratique réalisé chez Jean-Christophe Watt, un potier de la région de Villé, m’a permis de réaliser un ensemble de théières, bols et pichets. Mes pièces sont des formes simples et traditionnelles, mais suffisamment complexes pour qu’un débutant comme moi éprouve des difficultés à les réaliser.
Le choix de la terre fut important, car je souhaitais garder sur mes pièces la trace de sa texture et de sa couleur. Aucune pâte disponible à l’école n’était satisfaisante, j’ai donc dû effectuer plusieurs mélanges et dosages avant de trouver un bon compromis. Mon choix s’est porté sur un mélange de deux terres à grès légèrement chamottées."
La mue
"Très vite l’idée de travailler autour d’une installation m’a séduit. Raconter une histoire ou exprimer un ressenti sans un mot, sans une lettre, voilà un challenge intéressant.
C’est au cours d’un travail dans la masse, et notamment pendant l’exécution d’un geste précis et répété, qu’une idée commença à germer, celle de la mue, « la mue » symbole de renouveau, de renaissance. Elle m’évoque immanquablement l’idée de se débarrasser de sa vieille peau pour mieux repartir. Je dois dire que c’est un peu ce que je vis aujourd’hui, car après quinze années passées à travailler en usine, devenir céramiste est pour moi, une véritable mutation.
Je ne peux m’empêcher de retrouver mon passé d’archéologue à chaque fois que je contemple cette mue au sol. Peut-être à cause d’un vieux fantasme de fouilleur ou, peut-être simplement, à cause de sa troublante ressemblance avec un vieux fossile."