Institut Européen des Arts Céramiques

Association pour l’enseignement, la formation et la diffusion des arts céramiques en France et à l’étranger

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Au cœur du Patrimoine - 2006

organisé par la FREMAA à Guebwiller

les 26, 27 et 28 juin 2006

Une Histoire Bleu Turquoise…




À travers une présentation pratique et didactique, l’IEAC a proposé de retracer l’historique des disciplines mises au point par l’homme en Mésopotamie pour élaborer les premiers verres et glaçures céramiques, dont le bleu turquoise, dit “bleu égyptien”, fut utilisé et re-exploité par Théodore Deck, grand céramiste du 19ème siècle, originaire de Guebwiller.

Le bleu égyptien

Masse Efflorescente

Cette substance vitreuse est née au cours d’un processus incité par l’homme en Égypte, mais résultat d’heureux hasards, dans les bûchers que les hommes allumaient sur les plages en brûlant des algues marines dont ils extrayaient la soude.
On pourrait aussi supposer que les mêmes peuples allumaient des feux auprès de quelques lacs salés dans leurs déserts. Dans ces feux, sels et sables se joignirent. En effet, dans les endroits les plus chauds du foyer se formaient des gouttelettes incandescentes et transparentes. Lorsque le feu était éteint, elles durcissaient sans perdre leur transparence et leur éclat. Dans les places moins chaudes du foyer, des masses dures et vitrifiées, mais opaques, non transparentes, se formaient.

Il se peut que quelque minerai de cuivre se soit trouvé dans le sable égyptien ou qu’un outil en cuivre ait séjourné dans le feu. La masse vitreuse aurait pu alors se colorer en bleu par ce contact. C’est à partir de cette découverte que l’Égypte a développé son art du verre et des « pâtes égyptiennes ».
 
En effet, on façonne des statuettes formées d’un mélange de sable fin quartzique et de sels auxquels un peu de minerai de cuivre est ajouté. Le tout est mouillé au point de devenir malléable, pressé dans des moules ou façonné. Les sels migrent à la surface au séchage et forment un mélange entièrement vitrifiable par une cuisson de l’objet sec entre 900 et 1000 ° degrés. C’est une pâte auto-glaçante.

Céramique silicieuse

Une deuxième étape dans la découverte de l’émail à partir des premières trouvailles pourrait être la céramique siliceuse, autre pâte égyptienne, mais constituée de deux composés :
• une pâte de modelage
• une pâte contenant un agent de développement
 
Les ingrédients restants : SiO2 + Na2CL + CaO + CuO (efflorescence inversée). Les cendres de plantes constituent un agent de développement très actif. Elles étaient le résultat de la combustion de plantes endémiques du milieu désertiques égyptien. Les études ont montré que leur teneur en soude et en sel était particulièrement élevée. C’est pour cette raison que ces deux ingrédients ont été remplacés, dans la recette actuelle, par du chlorure de sodium et du carbonate de soude.

Au cours du séchage, l’eau, en s’évaporant, déposait les sels à la surface des pièces, où la cuisson les transformait en glaçure. Par ailleurs, ces sels servent de véhicule au cuivre qui est le catalyseur de ce processus. Ainsi, une grande partie du cuivre est dissoute dans la glaçure puisque les éléments de cette même glaçure étaient mélangés à la pâte avant le façonnage. Le cuivre, en plus d’apporter la couleur turquoise, permet également de stabiliser la glaçure.

 
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