Ses créations sont décorées aux engobes puis polies au galet avant d’être cuites en four électrique puis enfumées.
Ce passage au feu et l’utilisation « de réserves » constituent une technique de décor en soi. Kathi Fausser partage sa vie et son atelier / boutique « la poterie du bain aux plantes » avec B. Llorca.
Ensemble, ils sont lauréats de la 7e biennale internationale de Stenwerck.
Elle a eu l’occasion de travailler en Suède, en Autriche, en Corée et au Japon et explore essentiellement le décor sur céramique en développant une technique toute personnelle : à partir d’une tache d’engobe noir jetée au hasard sur la forme, elle crée un bestiaire fantastique d’animaux à plumes, poils et écailles, patiemment gravés.
Ses pièces s’inspirent alors des jeux de camouflage de la nature : comme des animaux dans un paysage, elles se fondent dans le décor pour mieux tromper le regard.
Elle travaille le grès pour sa rudesse docile et la porcelaine pour sa délicatesse. En grattant la terre, elle cherche à obtenir des pièces aux parois fines, des objets légers et délicats aux formes ouvertes et généreuses.
Le bol, objet d'apparence simple, représente pour elle tout un univers profond et complexe, exploré sous différentes formes. La nature et le corps humain sont ses principales sources d'inspiration. Le travail de la ligne s'est également invité dans une série de pièces gravées de bribes de textes.
Inlassablement elle réitère les mêmes gestes, le même processus. Et la magie s’opère dans la répétition des multiples formes qu’elle sculpte, grave et peint.
Morgane Salmon a ouvert son atelier Heurgothique en 2012 : elle a enfin pu se consacrer, de façon plus intense, à cet art qui l’habite depuis l’âge de 8 ans.
Vases fleuris, bonbonnières à drôles de chapeau, lézards alanguis, colibris multicolores, mouches aux yeux globuleux ... composent son univers personnel.
Son travail prend sa source dans la tradition et s’inspire de nombreuses références. Il fait sienne la citation : « nous ne sommes arrivés si haut que parce que nous avons grimpé sur les épaules des géants qui nous ont précédés ».
C’est là une double voie, un contrôle rigoureux de la forme et un total lâcher prise : l’oubli de tout désir, de toute technique, pour que la pièce advienne et devienne unique. Encore et toujours les contraires qui s’interpénètrent pour devenir unité. C’est la voie entre terres et ciel.