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jusqu'au 02 mars 2025
Institut Européen des Arts Céramiques
Association pour l’enseignement, la formation et la diffusion des arts céramiques en France et à l’étranger
Vous êtes ici : Institut Européen des Arts Céramiques / Expositions / Échanges internationaux / Québec / 2017 - Josephine Viot
Échanges Québec - France
Je veux réaliser un ensemble de pièces, que l’on peut qualifier d’assises, de petits tabourets, ou de grands bancs...
Des tabourets, aux allures de monstre. Je ne sais plus si l’histoire part du meuble ou de l’animal imaginaire, mais c’est l’histoire d’un objet, qui prend de la place, qui a sa place, qu’on utilise ou non, qui est posé, comme nous, sur le sol. Et auquel on s’attache. (Ô, les dodus ne sont pas très loin !)
Ce qui m’inspire et m’emporte, dans l’idée d’une assise en terre cuite, c’est le côté minéral, la présence.
Je vois beaucoup d’objets interchangeables, multifonctions, démontables, déplaçables... Je veux installer ici et là des objets modelés, uniques et présents.
œuvre et photo Joséphine Viot
Première confrontation à cette nouvelle terre, un grès rouge de moyenne température, cône 6. Mais très très lisse, dites donc ce grès ! Viens, on ajoute de la petite chamotte mignonne... Je commence une pièce à deux pattes. Qui n’est que deux pattes en fait.
Et du colombin que je lisse, pour essayer, pour m’amuser, parce qu’à l’habitude je laisse les traces d’étalage, là je lisse. Et sa peau tremble, et j’aime bien.
Alors je le pose sur la fenêtre, il me surveille, face à la vue à l’américaine.
œuvre et photo Joséphine Viot
J’ai envie d’une pièce à plusieurs pattes. Plus petit monstre, plus lisible.
Je suis curieuse de comprendre le lien visuel qu’il y aurait entre la forme des pattes sur une bête et la démarche qu’on lui associe. Petit volume haut sur pattes, forme asymétrique...) Ici, je fais un effort pour ne pas régulariser la forme des pattes, pour qu’elles soient comme sorties d’un dessin maladroit.
Mais l’effet global obtenu ne me convient pas. Trop de monstre.
Trop de mollesse, d’organique, d’imbrications de formes, en plus des poils... ça fait beaucoup trop. Pas assez minéral, pas assez sage, pas assez endormi.
œuvre et photo Joséphine Viot
En construisant cette boule, ma première intention était simplement de dépasser les volumes précédents. Faire grossir la bête pour assimiler sa place dans l’espace, comprendre sa présence.
Mais avant la fin, la forme sphérique m’a ennuyée. Alors quand je bloque, il y a l’option douce, je repasse par le dessin.
Pas de déblocage. Alors il y a l’option violente, je détruis/déchire un morceau de la pièce, et cet accident ouvre visuellement les possibilités.
œuvre et photo Joséphine Viot